lundi 3 novembre 2014

Dossier : StreetPress, site-vitrine mais entreprise réelle de formatage Idéologique

Né il y a presque cinq ans, en décembre 2009, StreetPress veut jouer dans la cour des grands « nouveaux médias », comme Médiapart ou Rue89. Dans le monde des tout-en-ligne, il fait pourtant figure de petit poucet, et mise sur des formats rares à l’écran : les articles publiés nécessitent en moyenne cinq minutes de lecture, à l’image des articles au long cours publiés dans les magazines.

StreetPress ne réagit pas à l’actualité ; fonctionnant avec une équipe plutôt réduite, il ne pourrait pas rivaliser avec la nombreuse concurrence. Au contraire, le site préfère dérouler une ligne éditoriale « jeune » (pour ne pas dire jeuniste) avec des sujets qui reviennent comme des obsessions. L’information anecdotique tient aussi une place étonnamment importante chez StreetPress. L’information anecdotique tient aussi une place étonnamment importante chez StreetPress. La dénonciation de « l’extrême droite » est l’un de des thèmes les plus étudiés. Chaque mois, ou plus souvent, selon son humeur, la rédaction propose un florilège du « pire de la presse d’extrême droite ». StreetPress se gausse des ennuis judiciaires et financiers de ces confrères haïs et met en exergue des phrases censées décrédibiliser les idées supposées « patriotes » ou tout simplement d’inspiration chrétienne. À l’inverse, les clandestins que StreetPress préfère appeler « sans-papiers », bénéficient de toute la bienveillance du site. Branché (ou croyant l’être), StreetPress s’attache à tout ce qui est jeune, ou plutôt à tout ce qui « fait jeune ». Les journalistes y prennent assez explicitement parti pour les voyous des banlieues contre les policiers, comme dans un article récent intitulé Le business des outrages. L’information anecdotique tient aussi une place étonnamment importante chez StreetPress. La rédaction n’hésite pas à consacrer par exemple un article assez long à une vente de cassettes audio qui, de son propre aveu, n’attire que quelques dizaines d’amateurs. C’est comme cela que StreetPress entend hiérarchiser l’information. Les phénomènes de société, comme l’immigration - toujours présenté sous le même angle laudatif - le sexe, l’homosexualité, sont beaucoup plus souvent traités que les questions économiques. Les articles culturels, eux, sont réservés au seul art (très) contemporain.

Un succès en demi-teinte

Les formats longs peinent à trouver leur public sur Internet. Ceux de StreetPress dans lesquels quelques rares informations sont souvent perdues au milieu d’un long récit ne semblent pas faire exception à la règle. Pour se faire une idée de l’audience du site, il faut aller sur les réseaux sociaux. Eux seuls, avec les nombres d’abonnements et les mentions “j’aime”, peuvent nous donner une idée de l’influence de StreetPress. Les quelques 10 000 “j’aime” récoltés sur Facebook par le site font pâle figure à côté des 70 000 mentions de Boulevard Voltaire, le site fondé par Robert Ménard d’inspiration opposée et pourtant plus récent. Rue89, auquel StreetPress voudrait se comparer, évolue carrément dans une autre galaxie avec plus de 420 000 “j’aime”. Sur Twitter, l’audience de StreetPress n’est pas plus importante. Pour un site qui entend s’adresser aux jeunes urbains, en pointe sur les réseaux sociaux, c’est une piètre performance. Au-delà du suivi de la page, l’écho des articles pris individuellement est lui aussi limité. Sur Facebook, les articles publiés par StreetPress peinent à rassembler plus de trente mentions “j’aime”, tandis que les commentaires restent rares. À titre de comparaison, Boulevard Voltaire récolte quotidiennement plus de cent mentions sur certains de ses articles.

Un modèle économique étrange

L’accès aux articles de StreetPress est entièrement gratuit. Alors comment, en dépit d’une fréquentation plutôt modeste, le site peut-il rémunérer une équipe de neuf personnes et payer ses frais de fonctionnement ? Officiellement, StreetPress vit de la publicité. Le directeur du site, Johan Weisz-Myara, évoque des partenariats avec des annonceurs qui, au lieu d’acheter des espaces publicitaires comme cela se fait régulièrement, paieraient pour des lots d’articles mettant en valeur leurs produits ou leur cause. Le tout sans droit de regard sur le contenu produit. À la lecture du site, la réussite ne saute pas aux yeux, tant on peine à trouver ces articles publicitaires. Il y a bien, sur le site, plusieurs placards publicitaires. Mais l’audience apparente fait douter de la viabilité d’un modèle publicitaire qui ne permet pas même de faire vivre les champions du secteur. Pour faire fonctionner son site et payer toutes ses charges, StreetPress semble avoir trouvé un autre modèle, sans vraiment l’avouer. Abel Mestre chez StreetPress. Abel Mestre, le journaliste du Monde spécialisé dans la chasse aux sorcières et au FN, chez StreetPress. DR StreetPress a en effet mis sur pied un programme de formation pour apprentis journalistes : la Street School. Il ne s’agit pas vraiment d’une école de journalisme, même si le terme est utilisé par ses promoteurs. La Street School est plutôt un programme de formation très accélérée, avec des cours uniquement organisés le samedi, quinze semaines par an. Les participants au programme bénéficient de cours dispensés par les journalistes de StreetPress et par des intervenants extérieurs, comme par exemple le 10 juin 2014, Abel Mestre, le journaliste du Monde spécialisé dans la chasse aux sorcières et au FN… Journaliste engagé, Mestre ne craint pas les raccourcis. Devant les auditeurs de la Street School, il démontrait en effet que le FN était un parti « extrémiste » parce que la préférence nationale, qu’il défend, « a été considérée comme illégale par un tribunal administratif ». Un raisonnement étrange. Le tribunal administratif de Paris ayant interdit le travail du dimanche chez Séphora en juillet 2013, faudra-t-il considérer comme « extrémiste » tout élu défendant le travail dominical ? Gratuite, la formation est sponsorisée par des partenaires. Et ce sont ces partenaires qui semblent pouvoir constituer une source importante de revenus la plus fiable pour la petite entreprise de Johan Weisz.

Des sponsors engagés

La liste de ceux qui soutiennent la Street School, et donc StreetPress, est affichée sur le site du programme de formation, sans qu’apparaisse clairement la nature ou le niveau de contribution de chacun. Parmi ces soutiens figurent des médias : le gratuit Metronews, le magazine So Foot ou Radio Campus. Tous ces partenaires médias ne disposent pas de la même force de frappe et il est difficile de connaître la nature de leur soutien. Mais le programme est aussi soutenu par des partenaires dont la puissance financière ne fait aucun doute. Free, l’opérateur de télécommunications du milliardaire Xavier Niel, fait partie de la liste. L’homme, co-actionnaire du Monde et du Nouvel Observateur, est connu pour investir des sommes considérables dans les médias. À côté de Free figure la fondation Evens, du nom d’un couple de philanthropes belges passionnés par la construction européenne. Sur son site, la fondation explique qu’elle soutient des projets « qui contribuent au progrès et au renforcement d'une Europe fondée sur la diversité culturelle et sociale ». Un vrai petit manifeste politique en une phrase. Un autre philanthrope, beaucoup moins discret que la famille Evens, apparaît également parmi les soutiens de la Street School : George Soros.. Le milliardaire américain, qui a fait fortune en spéculant sur les devises, s’est fait une spécialité de soutenir des causes politiques par l’intermédiaire des Open Society Foundations. Soros est notamment connu pour avoir offert un trésor de guerre 100 millions d’euros à Human Rights Watch, une association qui, sous couvert de promotion des droits de l’homme, avait critiqué la loi française interdisant le port du voile intégral dans la rue. Le milliardaire se vante également d’avoir financé l’insurrection de la place Maïdan, fin 2013 en Ukraine. Soros est aussi souvent associé au groupuscule Femen qu’il financerait. Enfin son nom est régulièrement évoqué comme un « partenaire » de la CIA (une de ses fondations dirige aujourd’hui radio Free Europe/Radio Liberty, la radio de la CIA pendant la guerre froide ! voir ici pour en savoir plus : Soros, le maîtres des ONG) Autant de partis pris qui pourraient introduire un véritable biais dans l’analyse journalistique de StreetPress.

Des mercenaires du journalisme

StreetPress est éditeur de H, le magazine des jeunes médecins StreetPress est éditeur de H, le magazine des jeunes médecins. En lisant attentivement les pages du site, on apprend que StreetPress est éditeur de H, le magazine des jeunes médecins. Émanation de l’Inter-syndicat National des Internes (ISNI), ce trimestriel gratuit a été confié à StreetPress à l’occasion de sa refonte, à l’automne 2013. Le ton de H est calqué sur celui de StreetPress : urbain et branché, c’est un outil de séduction pour le syndicat professionnel. L’ours du magazine précise que la rédaction est dirigée par Johan Weisz, secondé par Elsa Bastien et d’une bonne partie de l’équipe de StreetPress. Autant de personnes rémunérées, au moins partiellement, par l’ISNI. De quoi questionner l’indépendance de StreetPress le jour où le site traitera certains sujets liés à la santé. StreetPress ressemble finalement davantage à une vitrine destinée à vanter une équipe de rédacteurs qui vendent leurs services pour la formation ou l’édition, qu’à un véritable média qui rechercherait l’équilibre économique dans un partenariat avec ses lecteurs et, éventuellement, des annonceurs attirés par ces lecteurs. La formation en école de commerce du patron du site, Johan Weisz-Myara, n’y est peut-être pas étrangère. Diplômé de l’ESSEC, Weisz - connu à l’état-civil sous le nom de Jonathan Myara - est né en 1983. Il a commencé sa carrière Journalistique à Radio Shalom, une radio communautaire juive de gauche. À cette époque, il a co-signé un livre, OPA sur les juifs de France (Cécila Gabizon et Johan Weisz, OPA sur les Juifs de France. Enquête sur un exode programmé 2000-2005, Grasset, 2006, 264 pages) dans lequel il enquêtait sur un exode de la diaspora juive de France vers Israël organisé par l’État hébreu. Weisz y dénonçait notamment le rapprochement de la communauté avec « le radicalisme de droite pour mieux s'opposer au danger islamiste perçu comme prioritaire ».

Johan Weisz, un homme de réseaux

Johan Weisz-Myara Johan Weisz-Myara. Crédit : DR Entrepreneur, Johan Weisz est un homme de réseaux. Il est notamment lié à l’historien socialiste Patrick Weil à plusieurs titres. Celui-ci est d’abord actionnaire de StreetPress. Weil a aussi accueilli StreetPress pendant plusieurs mois dans les locaux de Bibliothèques sans frontières, une ONG qu’il préside. Weil a enfin colonnes ouvertes chez StreetPress, où il exprime assez régulièrement ses idées sur l’immigration ou l’intégration. Ancien membre de la commission Stasi et du Haut Conseil à l’Intégration, c’est un partisan déclaré de l’extension du droit du sol. Le nom de Johan Weisz est aussi souvent associé à celui de Cécilia Gabizon. Journaliste expérimentée, elle est aujourd’hui rédactrice en chef de la version en ligne de Madame Figaro. C’est notamment avec elle que Johan Weisz a écrit OPA sur les juifs de France. C’est également avec Cécilia Gabizon qu’il a fondé StreetPress, puis la Street School. Elle apparaît aujourd’hui en tant que directrice pédagogique du programme de formation en journalisme. Elle donne des cours qui peuvent être écoutés en ligne, sur les plateformes d’hébergement de vidéos. Dans la droite ligne éditoriale de StreetPress, Cécilia Gabizon défend un journalisme de terrain. Fière d’être née de parents étrangers, elle explique que les gens ont « une perception étroite du monde ». Aux journalistes, donc, de leur ouvrir les yeux. Elle invite vivement ses ouailles à se rendre en banlieue, son terrain préféré lorsqu’elle était grand-reporter au Figaro. Et quand elle raconte un reportage au cours duquel, en octobre 2001, elle avait entendu des jeunes de banlieue lui dire que « Oussama [Ben Laden] il est trop fort », c’est pour expliquer à son public que c’est pour eux une façon de faire entendre la « situation sociale trop difficile » de « ces gamins ». Une façon assez personnelle d’interpréter les faits. Entouré de ses influents financiers, StreetPress est sans doute un outil de formatage plus influent qu’il n’y paraît, en particulier grâce à ses activités de formation. Derrière le site, c’est finalement une entreprise discrète mais vraisemblablement efficace d’un point de vue financier que nous avons découverte. Une entreprise où libéralisme sociétal et libéralisme économique marchent main dans la main.

vendredi 11 juillet 2014

Nouveau blogue

Pour continuer à me suivre, je vous invite à vous rendre sur mon nouveau blogue, à l'adresse : http://claudecholletojim.wordpress.com/. Bien à vous. Claude Chollet, Président de l'Ojim

lundi 7 juillet 2014

Martin Bouygues attend le départ à la retraite de Patrick Buisson

Dans un entretien accordé au Nouvel Obs, Martin Bouygues, propriétaire de TF1, revient sur le cas Patrick Buisson, directeur de la chaîne Histoire, filiale du groupe.

Interrogé sur le fait qu'il a été victime des fameux enregistrements de l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, le PDG déclare que « plus rien ne (l)'étonne. Avec le foisonnement des nouvelles technologies, tout est possible. » Et d'ajouter, confiant : « En dehors des informations confidentielles sur le groupe, nous n'avons rien à cacher. Nous n'avons aucune activité illégale ou mafieuse. »
M. Bouygues affirme néanmoins avoir fait étudier par ses avocats la possibilité de révoquer Patrick Buisson de la chaîne Histoire. Cependant, « comme Buisson part à la retraite à la fin de l'année, je ne vois pas pourquoi nous dépenserions de l'argent pour le faire partir ».
Avant de terminer l'entretien, le PDG de Bouygues précise toutefois que Buisson est « un bon directeur de la chaîne Histoire ». Avec tout ce qu'il sait, on n'est jamais trop prudent...
Créfit photo : montage Ojim (cc)

Flash : Cet été, voguez avec Tapie !

Bernard Tapie, propriétaire du quotidien marseillais La Provence, ne sait plus quoi inventer pour développer son groupe de presse. Il proposera à la rentrée une carte Club La Provence, offrant des réductions, puis en 2015 un service de réponses aux interrogations des lecteurs, La Provence assistance. Dans l'intervalle, du 8 au 15 octobre, le journal organisera une croisière "bien être" avec Tapie et l'ex publicitaire, Jacques Séguéla, à bord. Le prix pour voguer jusqu'en Grèce en passant par la Sicile ? Près de 700 euros. Photo : montage Ojim

mardi 1 juillet 2014

Sondage qui fache ? Le Point retire un sondage sur la double nationalité. Peut-on parler d'(auto)censure ?

L’Ojim a besoin de vous

L’Ojim a besoin de vous
La première mise en ligne de votre site a eu lieu le 1er juillet 2012. L’Ojim est un vigoureux bébé de deux ans. Plus de cent mille visiteurs uniques par mois, soixante dix mille « abonnés » sur Facebook, des reprises régulières dans les médias, l’Ojim compte de plus en plus.

Vigoureux et pauvre. Si le bureau de l’association qui administre le site est bénévole, les 17 personnes qui y collaborent sont indemnisées. Webmestre, rédacteurs, animateur de réseaux, rédacteur en chef, dessinateurs, infographistes, vidéastes, etc. sont rémunérés, modestement, mais rémunérés. Nous avons investi dans un serveur autonome ce qui améliore la rapidité d’accès. Nous continuons à travailler pour « durcir » le site afin d’assurer une meilleure sécurité et de vous présenter un site de qualité professionnelle.
Cette qualité a un coût, 5000 euros par mois, ce qui est peu par rapport à l’influence croissante de l’Ojim. Notre modèle économique est simple : nous refusons toute publicité comme toute subvention, ce qui nous assure une indépendance complète. Nous vivons des dons de nos lecteurs. Depuis le début 2014 nous sommes en déficit régulier ce qui bride notre développement. Alors… alors donnez je vous prie et encouragez vos amis à donner. Vous pouvez donner en ligne par carte de crédit (paiement sécurisé) ou bien envoyer un chèque à l’ordre de l’Ojim 48 boulevard de la Bastille 75012 Paris. En nous aidant, vous vous aiderez à mieux décrypter les méandres de l’information dominante. À tout de suite.
Claude Chollet
Président de l'Ojim
twitter.com/ClaudeChollet

vendredi 20 juin 2014

Marianne gagne son procès contre Marianne Belgique

Portrait : Christophe Ono-Di-Biot

3 journalistes récompensés par le prix Erik Izraelewicz

Mon interview sur les médias et l'Ojim est parue ce jour sur Boulevard Voltaire

Un entretien avec Claude Chollet, président de l'Ojim, a été publié ce jour sur Boulevard Voltaire, le site fondé par Robert Ménard et Dominique Jamet.


Après avoir étudié les sciences politiques et travaillé pendant trente ans dans l’industrie pharmaceutique, Claude Chollet a créé en 2012 l’Observatoire des journalistes et de l’information médiatique (OJIM) dont il est actuellement le président. Retour sur un succès.

Pourquoi avoir créé l’OJIM ?

Les médias influencent le pouvoir parlementaire, sanctionnent les actions de l’exécutif, peuvent juger les juges au travers de leurs articles. Burke parlait de « quatrième pouvoir », c’est aujourd’hui le premier et, comme la langue d’Ésope, il peut charrier le meilleur comme le pire !

L’appauvrissement des moyens, la montée de la précarisation, un certain conformisme idéologique favorisent un « journalisme de copie » où on réécrit la dépêche AFP, parfois biaisée, sans la vérifier. L’analyse et la critique sont donc une nécessité démocratique.

Mais comment mieux comprendre les médias sans avoir accès à l’envers du décor ?

Qui finance ? Qui dirige ? Nous essayons d’y répondre par nos infographies sur les grands groupes ou les médias influents. C’est également le sujet de nos dossiers sur le traitement médiatique de certaines affaires (Merah, Méric…), sur le « point Godwin » ou le décorticage de certaines émissions comme « Plus belle la vie ».

Mais les médias ne sont pas réalisés par des robots, ce sont les journalistes qui les font vivre. Mieux connaître leur parcours, leur formation, leurs ouvrages… permet de situer plus exactement leur mode d’influence. C’est une des originalités de l’OJIM : il y a déjà plus de cent portraits des principaux acteurs médiatiques parfaitement « sourcés ». C’est une base de données gratuite ouverte aux spécialistes comme aux simples lecteurs.

Encouragez-vous au « signalement » ?

Je n’aime pas du tout ce terme qui a un côté policier. Nos lecteurs envoient par mél les dysfonctionnements qu’ils ont pu relever.
C’est, par exemple, un lecteur russophone qui nous a signalé l’erreur (volontaire ?) de traduction par TF1 lors de l’entretien avec Poutine. Dire que l’on ne doit pas « débattre avec les femmes » n’est pas la même chose que « se chamailler avec les femmes »… qui est par ailleurs un proverbe russe ! Un petit exemple de désinformation, repris ensuite en chœur par la majorité des médias !

Les journalistes sont-ils vraiment « tous les mêmes » ?

Bien sûr que non, mais il y a des habitudes liées à la corporation. Bourdieu parlait de « l’habitus » des corps sociaux qui tendent à se reproduire à l’identique. L’habitus journalistique est libéral de gauche à 70 ou 80 %, d’extrême gauche à 10 % et un petit 10 % de droite qui a intérêt à ne pas trop manifester ses opinions pour ne pas être ostracisé.

C’est vrai en radio, à l’écrit ou en télé, mais c’est pire encore dans la presse quotidienne régionale ou dans les écoles de journalisme.

Ce relatif conformisme idéologique est une des causes (mais non la seule) de la crise des médias. Le public a l’impression d’entendre la même ritournelle et va chercher le pluralisme sur Internet.

Quelles réactions de la profession sur ce site ?

Une très petite minorité a montré de l’indignation, se demandant comment nous osions, sans comprendre que le journaliste est devenu un personnage public, notamment à cause des réseaux sociaux.

Mais notre compte Twitter est, par exemple, essentiellement suivi par des journalistes ou des étudiants en journalisme. Ils ne sont pas nécessairement d’accord avec tout ce que nous écrivons mais considèrent que nous sommes une source d’information utile.

Les 17 collaborateurs du site sont, d’ailleurs, majoritairement journalistes et étudiants en journalisme. Mais le plus important reste la réaction du public : le site reçoit régulièrement plus de 100.000 visiteurs uniques par mois, et notre page Facebook compte déjà 60.000 « amis » !

Il y a donc une véritable attente du grand public pour mieux connaître les médias : c’est un encouragement pour l’OJIM et pour les médias eux-mêmes. Une analyse critique ne dévalorise pas les médias, elle les aiguillonne et participe ainsi à une vie citoyenne active !

Source : bvoltaire.fr

vendredi 13 juin 2014

Censure à l'hebdomadaire satirique espagnol El Jueves ?

Nouveau portrait sur l'Ojim : Bernard de la Villardière

Bernard de la Villardière, faux aristocrate et véritable homme de réseau

« Je suis un concept à moi tout seul »
Bernard de la Villardière, né Bernard Berger de la Villardière, est un journaliste et animateur de télévision et de radio français aujourd’hui âgé de 56 ans. Né en mars 1958 au Rheu, dans le département d’Ille-et-Vilaine en Bretagne, il a trois frères et est désormais père de quatre enfants. En dépit de son patronyme à particule, il est issu d’une famille bourgeoise. Son père était dirigeant d’une filiale de la compagnie financière Rothschild en Argentine, avant d’être muté en Italie puis au Moyen Orient, notamment au Liban, ce qui donnera au jeune Bernard le goût des voyages et de la politique internationale. Dans les reportages qu’il produit, notamment dans le cadre de l’émission « Enquête exclusive », il privilégie les thèmes racoleurs comme le sexe, les mafias, la drogue, la prostitution et l’argent. Partisan d’un journalisme de terrain, il est souvent comparé à Charles Villeneuve, ex-présentateur du « Droit de savoir ». Souvent moqué en raison de son allure de gendre idéal, Bernard de la Villardière n’en reste pas moins un globe-trotter de l’extrême qui sillonne les endroits les plus risqués de la planète dans le cadre de sa profession. Il est aussi un homme de réseau dans l’âme, et est impliqué dans de nombreuses associations et ONG humanitaires.
Lire la suite : ojim.fr

mardi 10 juin 2014

Un pigiste en province (III) : la parade des étrangers

Nouvelle infographie de l'Ojim : Marianne

Une nouvelle infographie de l'Ojim est disponible au téléchargement, consacrée au newsmagazine Marianne : son histoire, ses dirigeants et actionnaires, ses principaux journalistes.

lundi 2 juin 2014

Valls : Ratier dénonce les mensonges de Canal+

Emmanuel Ratier dénonce les mensonges de Canal+ à propos de Manuel Valls.

mardi 27 mai 2014

Flash : l’imprimerie du Monde dans la tourmente

Le Monde imprimerie, qui tire 230 000 exemplaires du quotidien, pourrait voir la moitié de ses effectifs supprimés, ou carrément être fermée en 2015.

Européennes : avis de catastrophe naturelle dans la presse française

Pour qui aurait passé le week-end sur une île déserte, le réveil a du être angoissant ce lundi matin. À en croire la presse française, une catastrophe naturelle de grande ampleur a frappé la France. S'agit-il d'un « séisme » ? d'un « tremblement de terre » ? d'un « raz-de-marée » ? Non, simplement d’une élection démocratique.

mercredi 21 mai 2014

Depardieu à Thomas Sotto : « Tu veux que je t’allume ? »

Dossier : Atlantico, un succès en demi-teinte

Le site tout en ligne (ou « pure player » selon le faux anglicisme à la mode) Atlantico, qui vient de lancer une version payante, demeure en partie un mystère : son succès fulgurant initial comme ses connexions politiques, la figure de son fondateur, Jean-Sébastien Ferjou, comme son modèle économique, intriguent.

L’aventure commence en février 2011 quand, à l’occasion d’une tonitruante conférence de presse où se retrouve le gratin médiatique parisien, le site Atlantico est lancé. Surnommé immédiatement le Médiapart de droite, l’organe de presse est le bébé de plusieurs journalistes télé et radio, dont Jean-Sébastien Ferjou, ancien de TF1 et de LCI, et Pierre Guyot, passé par RTL, Europe 1 et BFM. On trouve aussi à leurs côtés deux personnages moins connus, Igor Daguier et Loïc Rouvin, toujours détenteurs d’une partie du capital. Le site est financé au départ par ses créateurs et quelques autres investisseurs, dont Arnaud Dassier, ex-animateur de la campagne de Nicolas Sarkozy sur le web en 2007, et Xaviel Niel (fondateur d'Iliad-Free et aujourd’hui actionnaire du Monde), ou encore Charles Beigbeder (fondateur de Poweo) et Marc Simoncini (fondateur de Meetic). Le capital d’origine avoisine le million d'euros. Le système de fonctionnement est assez ingénieux : entre cinq et dix journalistes, payés comme pigistes permanents, généralement frais émoulus d’école, assurent le roulement du site. Payés à la journée, 100 euros net, ils sont flexibles : ils peuvent travailler de 10h du matin jusqu’à 22h, et le week-end souvent. Les contributeurs extérieurs ne sont pas rémunérés, sauf exception.

Le site de référence de la droite décomplexée

Rapidement, le site s’impose dans le paysage médiatique, devenant la référence de la pensée de droite décomplexée, libérale et conservatrice en même temps. Atlantico ne s’assume pas explicitement comme étant de droite, mais se réclame d’une pensée libre, incorrecte, c’est-à-dire hors la doxa de gauche. Les contributeurs les plus en vue, comme Sophie de Menthon, sont à peu près tous issus de la frange libérale du paysage intellectuel français. Il n’a de plus échappé à personne que le lancement de ce site un an avant les présidentielles de 2012 rentrait dans un plan général de reconquête des idées par l’UMP de Nicolas Sarkozy. Jean-Sébastien Ferjou, l’âme d’Atlantico et son directeur de publication, est à l’époque notoirement très proche de Patrick Buisson, le conseiller spécial de l’ancien président de la République. Ferjou travaillait en effet originellement à LCI où il était notamment chroniqueur dans l’émission de Buisson. Nourri à Foxnews, le jeune loup des médias a certainement bénéficié de l’entregent de Buisson, et peut-être de l’entourage général de Nicolas Sarkozy pour lancer son pure player, dont le démarrage est fulgurant. (...)
Lire la suite : ojim.fr

Nouvelle infographie de l'Ojim : Médiapart

Une nouvelle infographie de l'Ojim est disponible au téléchargement, consacrée à Médiapart, le site web d'information et d'opinion créé par François Bonnet, Gérard Desportes, Laurent Mauduit et Edwy Plenel. Cliquez ci-dessous pour lancer le téléchargement. Nouvelle infographie de l'Ojim : Médiapart

jeudi 1 mai 2014

dimanche 27 avril 2014

mercredi 23 avril 2014

lundi 21 avril 2014

Causeur pas encore rentable

lundi 14 avril 2014

L'info média en bref du 14/04/2014


La Société nouvelle du journal L'Humanité a beau expliquer que la nouvelle formule du titre arrive à point pour fêter ses 110 ans le 18 avril, c'est surtout le recul des ventes qui est la principale motivation de cette refonte. L'Huma a encore perdu près de 7% de sa diffusion en 2013 (DSH OJD : 40 666 exemplaires). Elle était dix fois supérieure dans les années qui ont suivi la création du journal par Jean-Jaurès en 1904.

Marcela Iacub flingue la « presse de gauche » dans les colonnes de... Libé

« On est jamais mieux trahi que par les siens. » C'est ce qu'ont dû penser quelques-uns des derniers lecteurs du quotidien Libération en découvrant la tribune libre de Marcela Iacub parue le 11 avril et intitulée « Presse de gauche, la débandade ! »

L'écrivain et chercheur au CNRS, égérie de la gauche sociétale, se livre en effet dans cet article à une véritable diatribe contre les tares contemporaines d'une « presse de gauche » qui perd chaque jour un peu plus de lecteurs.
« Ce qui est en train de tuer la presse de gauche - car celle de droite se porte plutôt bien - c’est le politiquement correct. Et Libération, hélas, n’échappe pas à cette maladie post-coloniale. Car c’est bel et bien ainsi qu’il faut appeler ce virus mortel. » Dès l'introduction, le ton est donné...
L'auteur se lance ensuite dans un implacable réquisitoire contre le conformisme et le suivisme de la « presse de gauche » avant de conclure :
« (...) l’une des fonctions primordiales de cette presse-là est de détruire soit par l’attaque directe soit par la mise sous silence ceux qui conçoivent les choses autrement. En faisant appel à la pire tradition de la gauche « révolutionnaire », ces derniers sont vus comme des « dissidents » ou comme des « traîtres » qui doivent faire l’objet de « purges ». Et ce, non seulement pour lisser le paysage de gauche, mais aussi, pour montrer aux autres intrépides le sort qui les attend si jamais ils décident de se révolter ».
Une dénonciation qui ne dénoterait pas sous la plume d'un journaliste conservateur et dont les termes doivent résonner comme un glas aux oreilles de la rédaction de Libé qui n'en finit plus de s'enfoncer dans le marasme économique et les conflits internes.

Voir le dossier de l'Ojim sur Libération

Crédit photo : HenriDavel via Wikimédia (cc)

mercredi 9 avril 2014

Cent portraits par l’Ojim

De A à Z, de Jean-François Achilli à Éric Zemmour en passant par Alexandre Adler, Aymeric Caron, Ménard et Taddéi, sans oublier Caroline Fourest ou Philippe Cohen, c’est plus de cent portraits de journalistes que vous propose l’Ojim.

Des portraits sans complaisance mais sans esprit bilieux, puisés aux meilleures sources et actualisés. Parce que le journalisme n’est pas un pur esprit, parce qu’il est incarné dans ceux qui font la presse, souvent pour le pire mais parfois pour le meilleur. Le quatrième pouvoir, celui de la presse, mérite d’être décrypté, analysé. Une des clés pour mieux le cerner réside dans la compréhension du monde journalistique, leurs origines politiques ou idéologiques, leur formation, leurs réseaux et leurs amitiés. Nous poursuivrons cette galerie tout au long de l’année 2014, n’hésitez pas à nous faire part de vos remarques sur Facebook ou sur le site.

Infographie : Pierre Bergé, l'homme de l'art, de la gauche et des médias

Une nouvelle infographie de l'Ojim est disponible au téléchargement, consacrée à Pierre Bergé, « l'homme de l'art, de la gauche et des médias ». Cliquez sur l'image ci-dessous pour lancer le téléchargement. Toutes les infographies de l'Ojim : cliquez ici.

Infographie : Pierre Bergé, l'homme de l'art, de la gauche et des médias

vendredi 4 avril 2014

Conflits, nouvelle revue (réussie) de géopolitique dans les kiosques. La culture générale se porte bien !

Annoncée depuis plusieurs mois et très attendue, la revue trimestrielle de géopolitique Conflits livre son premier numéro daté d’avril-mai-juin 2014. Conçu avant l’annexion de la Crimée par la Russie, le sommaire de ce numéro un est consacré à l’Eurasisme (« Eurasisme, le grand dessein de Poutine »). La revue arrive ainsi à point nommé pour éclairer l’actualité internationale en fournissant des analyses approfondies que les médias traditionnels, dans leur grande majorité, ont malheureusement renoncé à produire, au profit de réactions sentimentales et manichéennes.

Lire la suite : http://www.ojim.fr/la-revue-conflits-en-kiosque/

Accueil glacé pour Pierre Fraidenraich à Libération

Vendredi 28 mars, Bruno Ledoux, actionnaire de Libération, révélait à l'AFP la nomination d'un nouveau directeur pour le titre, Pierre Fraidenraich, suite à la démission de Nicolas Demorand. Une décision, prise sans en informer les salariés, n'ayant pas plu à la rédaction de Libé... qui n'a pas manqué de le faire savoir.

Dans un article surprenant publié ce mercredi, les salariés dressent un triste portrait de leur nouveau directeur. « Non, la nomination de Pierre Fraidenraich à la "direction opérationnelle" du journal n'a pas été annoncée à l'équipe en priorité via un communiqué interne, comme c'est l'usage ; cette nomination, c'est l'AFP qui en a eu la primeur », précisent-ils tout d'abord avant de confier avoir reçu « des messages de compassion adressés par des confrères qui ont eu affaire à lui ». Retraçant son parcours sans aucune concession, ils relatent la création par Fraidenraich d'Infosport, une chaîne « minimaliste » et « simpliste » où il fait régner sa vision du journalisme : belles femmes et décolletés à l'antenne… Après Infosport, ce dernier est choisi « pour faire tourner i>Télé pour pas cher » avec l'objectif de rattraper le retard sur BFMTV. Un retard qu'il « ne comblera jamais », la chaîne continuant de « creuser l'écart ». Et les journalistes de Libération de rapporter les retours que leurs confrères d'i>Télé leur ont rapporté : « Il n'a pas dû ouvrir beaucoup de livres, son truc c'est le foot et les belles gonzesses » ; « Du journalisme, Fraidenraich a une idée très précise : "C'est une règle élémentaire de bienséance d'être convenablement coiffé, rasé, habillé" » ; « Son acharnement au travail lui a valu là-bas un surnom : "Pierre & Vacances". » Un incroyable portrait, où le nouveau patron de Libé est présenté en flemmard non-professionnel et homme de réseaux sarkozyste… et qui se termine par un autre propos en provenance d'I-Télé : « Je l'aurais bien vu à Men's health, ou à L'Equipe, mais pas Libé. Non, pas Libé. » Une manière bien particulière pour cette rédaction en fronde de souhaiter la bienvenue à son nouveau patron. Lequel va décidément avoir du pain sur la planche...

Publication d'écoutes : Pierre Péan blâme les journalistes

Profitant d’un long entretien accordé au Figaro, Pierre Péan n’a pas été très tendre avec ses confrères au sujet de leur traditionnelle tendance à la divulgation d’écoutes judiciaires.

Pour ce journaliste d’enquête réputé, « ces affaires témoignent d’une évolution du métier qui existe depuis des années. Les principes qui guident la profession de journaliste semblent avoir profondément changé. (…) La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen avait mis la présomption d’innocence au 9ème article, la liberté de la presse, deux articles plus loin, à l’article 11. Aujourd’hui, la liberté de presse prime, dans les faits, sur la présomption d’innocence. » Et de poursuivre : « Ces affaires témoignent du fait qu’on assiste de plus en plus à l’association de deux pouvoirs: le pouvoir judiciaire et le pouvoir médiatique. Cela n’est pas sain dans une démocratie d’avoir deux pouvoirs qui font alliance. »

Visant clairement Médiapart, et faisant référence à la publication d’extraits des écoutes de Nicolas Sarkozy dans l’affaire Bettencourt, Péan accuse : « Aujourd’hui, un certain journalisme se fonde sur la violation de la loi. Toutes les grandes affaires que vous évoquez sont basées sur la violation du secret de l’instruction. Le journaliste dit ‘d’investigation’ a des pouvoirs et des moyens exorbitants du droit commun. En publiant une écoute, c’est comme s’il avait la possibilité d’écouter, de perquisitionner. Cela pose le problème de la défense du justiciable. Les politiques ne sont pas des sous-citoyens, ils méritent une protection de leur intimité, comme tout le monde. »

Et celui-ci de faire le parallèle entre l’Edwy Plenel des années 80, se plaignant des écoutes dont il était la victime, et l’Edwy Plenel d’aujourd’hui qui viole le secret d’instruction tout sourire. Car pour Péan, la publication d’écoutes « met en pâture » les personnes concernées. « Si le jugement innocente la cible des journalistes, celle-ci n’aura droit qu’à quelques lignes dans les journaux. Et cette innocence judiciaire ne rééquilibrera pas la culpabilité installée dans l’opinion publique », explique-t-il.

Et le journaliste de conclure : « Pour que les écoutes atterrissent sur le bureau d’un journaliste, il faut qu’il y ait une volonté des deux côtés. (…) Le point d’origine est forcément l’autorité judiciaire. Soit c’est l’autorité judiciaire qui estime dans sa stratégie d’instruction qu’il est utile que les écoutes soient connues publiquement, soit il s’agit d’un acte militant, destiné à nuire”, rappelle-t-il en appelant cependant ses confrères à prendre du recul face à ses “fuites”. “Attendre sur son bureau les PV des juges, ce n’est pas ce que j’appelle de l’enquête, mais de la simple gestion de fuites. Le journaliste devient un pion, rentrant dans les objectifs des uns et des autres, devenant l’outil de vengeances ou de stratégies judiciaires. »

Revues de tweets : Salaires des journalistes, les magazines Lagardère, comité d’accueil pour Pierre Fraidenraich à Libération

mercredi 26 mars 2014

Vers un monopole du trio BNP sur la presse de gauche ?

La pieuvre BNP va-t-elle étendre d'avantage ses tentacules sur le monde de la presse de gauche ?

Interrogé par Canal+ sur la situation du quotidien Libération, Matthieu Pigasse a déclaré que le trio, composé de lui-même, de Pierre Bergé et de Xavier Niel, « sera là » si Libé était à vendre. « Quand on investit dans la presse, quand on aime la presse, quand on aime l’écrit, quand on est de gauche, engagé, on ne peut pas rester indifférent au sort de Libération », a expliqué le banquier de la banque Lazard. « Nous suivons cette situation avec attention. Mais jusqu’à preuve du contraire, Libération a des actionnaires, ces actionnaires ont un projet. Nous n’intervenons pas », a-t-il poursuivi. Dans un entretien accordé au Journal du Dimanche, Matthieu Pigasse a également indiqué que le trio BNP souhaitait que leur partenariat soit « le plus vaste possible ». « Nous ne sommes qu’au début de notre association. Notre souhait est d’investir dans les médias porteurs de sens et d’engagement. On ne s’interdit aucun secteur : presse, radio, Internet et, pourquoi pas, l’édition », a-t-il prévenu. De quoi susciter les craintes par rapport à un éventuel monopole ? Pas pour Pigasse qui considère que « l’univers de la presse française quotidienne, hebdomadaire, mensuelle, nationale, régionale, de droite, de gauche est tel qu’(il ne voit) pas de menace sur le pluralisme »... Pour rappel, Matthieu Pigasse est déjà propriétaire des Inrocks, du Monde (avec Bergé et Niel), actionnaire du Huffington Post et est bien placé pour devenir le prochain président du conseil du Nouvel Observateur (récemment racheté à 65% par BNP). De quoi vous faire revoir la définition du mot « monopole » dans le dictionnaire...

Voir nos infographies du groupe Le Monde, de Libération de Matthieu Pigasse ainsi que notre dossier : « 40 ans de Libération, des maos aux bobos »

Source : ojim.fr

Le Nouvel Obs vendu pour une bouchée de pain

Le prix de vente annoncé était déjà peu élevé mais le prix réel révélé par Claude Perdriel ne laisse plus planer aucun doute : Le Nouvel Obs a été donné, pas acheté.

On nous avait annoncé 13,8 millions d'euros. En réalité, Le Nouvel Obs, racheté à 65% par le trio BNP (Pierre Bergé, Xavier Niel, Matthieu Pigasse), a été cédé pour seulement 4,1 millions d'euros. C'est Claude Perdriel lui-même, le fondateur de l'hebdomadaire qui conserve par ailleurs 33,5% des parts, qui l'a révélé alors qu'il était invité de l’association des journalistes médias (AJM) ce jeudi 20 mars. « Le prix de vente s’élève à 6,4 millions d’euros, mais j’ai reversé 1,5 million au Nouvel Observateur pour participer aux dépenses de restructuration, ainsi que 900 000 euros que j'ai donné à certains journalistes à la suite de l’abandon de suppléments de salaires que je donnais jusqu’ici sous forme de prime », a-t-il expliqué avant de faire les comptes : « Au total, on arrive donc à un chiffre de 4,1 millions d’euros. » S'il reconnaît que « la valeur réelle de l’Observateur est très largement supérieure à ces 4,1 millions d’euros », Claude Perdriel a « considéré [qu’il] ne pouvai[t] pas vendre le Nouvel Observateur et [qu’il] devai[t] le donner ». « J’ai essayé pendant longtemps de créer une fondation pour financer l’Observateur. Mais, en France, c’est impossible. Le fisc me volait immédiatement 30 ou 40 millions d’euros ! », a ajouté l’homme d’affaire. Et de conclure : « Cette somme de 4,1 millions me donne un poids moral plus grand sur le Nouvel Observateur. » Claude Perdriel reste néanmoins propriétaire du magazine économique Challenges, de Science & Avenir, et patron de Télé Obs. Source : ojim.fr

mardi 18 mars 2014

L’Ojim fête son 100ème portrait

Depuis bientôt deux ans, l’Observatoire des Journalistes et de l'Information médiatique, fondé par Claude Chollet, vous informe sur ceux qui vous informent.

Ce travail passe notamment par la publication régulière de portraits de journalistes dans lesquels nous vous livrons, en toute objectivité, des éléments permettant de les situer dans le paysage médiatique et politique actuel : d’où viennent-ils ? Quelles études ont-ils faites ? Quel est leur parcours ? Quel est leur réseau ? Quelles sont leurs idées politiques ? L’Ojim publie aujourd’hui son 100ème portrait, consacré à Bruno Roger-Petit, en attendant la suite...

Le succès que rencontrent ces portraits nous incite en effet à continuer notre travail de décryptage afin de donner au public les clés du fonctionnement des médias, ainsi que des hommes et femmes qui les constituent.

Crédit photo : capture d'écran vidéo Le Post via Dailymotion (DR)
Source : ojim.fr

mercredi 12 mars 2014

Cinéma : Gaumont et Pathé n’invitent plus les critiques du Figaro

Dans son édition de ce week-end, Le Figaro a annoncé que ses journalistes cinéma étaient désormais privés des projections presse organisées par Pathé et Gaumont à cause de « critiques jugées trop négatives ».

« Les critiques sont des gens méchants. Parfois, ils écrivent du mal des gentils films. Parfois même, ils osent dire qu'ils ne sont pas tous des chefs-d’œuvre. Pire, ils ne soutiennent pas systématiquement les longs métrages produits et distribués par les firmes Pathé et Gaumont. Qui n'ont rien contre la critique, pas du tout, du moment qu'elle tartine sur la qualité de leur réalisation », écrivent plusieurs journalistes du quotidien dans un article intitulé « Pas de tomates pour les navets ».

Les relations ne sont en effet pas au beau fixe entre les critiques du Figaro et Gaumont depuis la publication d’un dossier sur la faiblesse des scénarios des films français, illustré par une photo d’un film de la firme, Mea Culpa. Par la suite, la critique n’a pas été tendre avec une autre production de Gaumont, La belle et la bête avec Vincent Cassel et Léa Seydoux. Pathé n’a pas été épargné non plus avec une critique très dure de son film Supercondriaque avec Dany Boon et Kad Mérad.

Depuis, « plus un critique de notre journal n'est convié aux projections de presse ». Pire : des critiques, et pas uniquement ceux du Figaro, auraient été menacés de perdre leur emploi et des encarts publicitaires retirés en guise de représailles... « Si les distributeurs n'ont jamais porté les critiques dans leur cœur, il semble qu'ils aient décidé de leur déclarer la guerre », se plaint l’article.

Interrogée par le journal sur cette affaire, Sidonie Dumas, patronne de Gaumont, s’est contentée de plaindre un cinéma français malmené « à tort » par la presse. « Les articles sont trop généralistes : tous les scénaristes sont mauvais, les acteurs trop payés, le cinéma trop financé. Le cinéma est un bouc émissaire », a-t-elle estimé, voyant là un « mal très français ». « Gaumont ne s'opposera jamais à des critiques négatives » à condition que « les articles soient argumentés », a-t-elle conclu.

Crédit photo : awottawa via SXC (cc) - source : ojim.fr

Atlantico va attaquer Valeurs Actuelles et Slate

Après avoir publié, le 5 mars dernier, certains enregistrements de Patrick Buisson lors de ses réunions avec Nicolas Sarkozy, le site d'information Atlantico a fait part de son intention de porter plainte contre Valeurs Actuelles et Slate.fr.


Ces derniers avaient en effet affirmé que la publication des enregistrements trouvait sa source dans un conflit financier qui existe entre le directeur d'Atlantico, Jean-Sébastien Ferjou, et Patrick Buisson. Valeurs Actuelles affirmait ainsi que M. Ferjou a été « mis en selle » par Buisson quand Slate.fr écrivait que « Patrick Buisson a aidé Jean-Sébastien Ferjou à monter Atlantico ». Des informations que le site a tenu à démentir. Dans un communiqué publié dès le jeudi 6 mars, Atlantico affirme qu'il « n'a jamais existé de lien capitalistique avec Patrick Buisson ». « Ce dernier n'a jamais fait partie de l'actionnariat du site Atlantico [et] à aucun moment il n'a contribué à l'entrée d'un quelconque actionnaire au capital du site », a ajouté le site, qui a d'autres part annoncé qu'il avait l'intention de porter plainte. Par ailleurs, Atlantico vient, ce dimanche 9 mars, de retirer des enregistrements où figurait Carla Bruni. « Eu égard au fait que Madame Carla Bruni Sarkozy n'est pas une personnalité politique et ne prétend à aucun rôle à ce titre et à sa demande judiciaire, nous avons décidé dans un souci d'apaisement de les retirer purement et simplement tant sous leur forme numérique que sous celle retranscrite », écrit le site.

Source : ojim.fr

mercredi 5 mars 2014

Canal+ voit ses abonnements s’évaporer

Sur l’année 2013, Canal a encaissé une lourde chute de ses abonnés. Ainsi la chaîne cryptée a-t-elle perdue 26 000 abonnés et près de 185 000 abonnements (les abonnés pouvant avoir plusieurs abonnements).

La chute est d’autant plus lourde et visible si l’on retire de ces chiffres les abonnements à CanalPlay, service de vidéo à la demande en forte croissance, passé de 156 000 abonnés en 2012 à 330 000 en 2013. Ceci fait, les seuls Canal et CanalSat ont ainsi perdu plus de 360 000 abonnements en un an ! En parallèle, les désabonnements sont en nette hausse, passant de 13,8 % pour 2012 à 14,9 % en 2013. Cette hausse est essentiellement due au bouquet CanalSat, car Canal voit, de son côté, son recrutement augmenter de 11 %. Pour Grégoire Martin, le directeur financier de Canal, ces mauvais chiffres sont essentiellement dus à « l'environnement macro-économique, la hausse des tarifs, ainsi que la concurrence de BeIN Sport, de la TNT gratuite et des fournisseurs d'accès ». Ce dernier a ajouté que le taux de désabonnement a d'ores et déjà décru à l'automne, et promis qu'il diminuera encore en 2014. Source : www.ojim.fr

FOG veut-il la peau de Jean-François Copé ?

Dans son édition de ce jeudi 27 février, Le Point accuse Jean-François Copé d'avoir « sponsorisé avec l'argent de l'UMP » la société Bygmalion fondée par deux de ses proches, Bastien Millot et Guy Alves.

L’hebdomadaire fait part d’une étrange générosité du président de l’UMP envers cette agence de communication, qui aurait « profité de la période faste de la présidentielle pour charger la mule sur certaines prestations facturées à l'UMP hors appel d'offres ». Et Le Point de mettre en avant l’état précaire des comptes de l’UMP, qui a dû faire appel à des dons de sympathisants pour éponger le trou de 11 millions d’euros laissé suite à l’invalidation des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy, avant de rappeler qu’en parallèle, les comptes de Bygmalion affichent une « santé florissante ». Invité à s’exprimer sur le sujet le jour-même sur I-Télé, Jean-François Copé a dénoncé « un coup monté de manière absolument ignoble » auquel il a décidé de répondre par « la voix des tribunaux ». « C'est extrêmement grave, c'est un tissu de mensonges et tout ça donnera lieu à une réponse devant les tribunaux », a expliqué le président de l’UMP, gravement mis en cause pour favoritisme. Mais outre cette indignation prévisible, Copé estime que cette affaire ne sort pas de nulle part… « Il y a derrière ça un homme, Franz-Olivier Giesbert, qui depuis des mois et des mois, nous attaque Nicolas Sarkozy comme moi-même, pour nous détruire », avance-t-il. Et de prévenir : « On va y répondre. » De son côté, Bastien Millot, l'un des deux fondateurs de Bygmalion, a également répondu à ces attaques dans « Le Grand Direct des médias » sur Europe 1. Pour la défense de Bygmalion, celui-ci souligne que la société ne collabore « pas qu'avec des personnes de droite, il y en a aussi de gauche, ou du centre ». À propos de l’auteur de l’article, Millot explique : « J'ai rencontré le journaliste qui a rédigé ce papier, et comme il l'a dit, "On nous a demandé un papier". "On", veut donc dire la direction du Point. » Et la direction du Point mène, bien qu’il ne soit plus officiellement en fonction, à Franz-Olivier Giesbert. Dans la foulée, M. Millot estime que « la volonté de taper, et d'avoir un scoop, a pris le pas sur la volonté de faire un papier transparent » et ajoute que Bygmalion est « une vraie entreprise, avec des salariés » qui « n'est absolument pas une filiale de l'UMP. C'est honteux d'affirmer cela, surtout pour ceux qui y travaillent! » Celui-ci se laisse le temps de réfléchir à d’éventuelles suites judicaires après la consultation de son avocat. Nous rappelons enfin à nos lecteurs que Bygmalion, la société de Bastien Millot, est également en cause pour des contrats douteux passés, selon Le Canard Enchaîné, avec France Télévisions. Selon le Canard, Bygmalion aurait « décroché 22 missions, moyennant 1,2 millions d’euros » avec le groupe public entre 2008 et 2013. Bémol : Martin Ajdari, l’actuel secrétaire général de France Télévisions qui a été entendu le 13 novembre et le 6 décembre 2013 par le juge Van Ruymbeke, n’aurait pas « trouvé trace de mise en concurrence » pour ces contrats.

Lire notre portrait de Franz-Olivier Giesbert, prince mondain de la connivence tranquille

Crédit photo : Thesupermat via Wikimédia (cc) - source : www.ojim.fr

vendredi 28 février 2014

Les derniers tweets : Yves Thréard, Candeloro et Montfort dans le viseur du CSA

Un journaliste de RennesTV blessé par la police

Présent, comme beaucoup d’autres journalistes indépendants, à Nantes ce dimanche 23 février pour couvrir les manifestations d’opposition à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, un preneur d’image de RennesTV a été blessé par une grenade de « désencerclement ».

Et pendant que les journalistes de BFMTV se faisait vandaliser leur camionnette par des manifestants sans en toucher mot à la télévision, le journaliste de RennesTV a quant à lui été blessé par la police, qui a jeté dans sa direction une grenade dite de « désencerclement ». « C’est une grenade explosive qui contient 12 à 18 fragments de plastique dur, en plus de sa douille en métal, projetés dans un rayon de 15m autour de l’explosion (des fragments qui sont encore capables de briser une vitre à cette distance) », explique RennesTV sur son site.

Le problème, « c’est que cette “arme de guerre” n’est pas censée être utilisée “offensivement”, mais uniquement dans des situations “d’encerclement” qui nécessitent un acte “défensif” de la part de la police ». Or, selon toute vraisemblance et d’après la vidéo diffusée par le site, cela n’était absolument pas le cas. « Cet épisode témoigne de l’utilisation fréquente des armes anti-émeutes hors du cadre légal, ce qui provoque des blessures graves », estime cette WebTV indépendante.

N’arrangeant pas le cas de la police, le journaliste continue son témoignage : « Il faut savoir que je porte un casque rouge identifié « PRESSE », tout en tenant ma caméra. Il me semble vraiment impossible de dire que la police ne m’a pas vu, car cela faisait plusieurs dizaines de minutes que des journalistes (dont moi-même) étions fixés à cette position. »

Victime de blessures ouvertes aux jambes, et ce malgré le port de deux pantalons, ce dernier a été transporté aux urgences du CHU de Nantes. Constatant la gravité de ses blessures et l’attitude de la police, jugée illégale, RennesTV a décidé de porter plainte contre X en envoyant une lettre recommandée avec accusé de réception au procureur de la république de Rennes, lui conseillant même de confier l’enquête à « des juges d’instruction indépendants ».

Mise en cause, Dassault attaque Libération en justice

Suite à l’article publié mercredi dernier par Libération, qui détaillait une liste saisie par la justice et recensant des bénéficiaires présumés d’achats de voix à Corbeil-Essonnes, Serge Dassault va déposer plainte contre le quotidien.

Dans son édition de mercredi, Libération avait affiché en une la « preuve » de ces faits illégaux. Il affirmait que « les magistrats dispos[aient] d’une preuve décisive » contre le sénateur, déchu de son immunité parlementaire et mis en garde à vue la semaine dernière.

L’avocat de l’industriel, Me Pierre Haïk, a annoncé dans un communiqué l’intention de son client de poursuivre le journal en justice pour « atteinte à la présomption d’innocence ». « La liste en cause ne fait que confirmer le soutien apporté par M. Serge Dassault, sur ses fonds propres, à la réalisation de certains projets personnels et professionnels concrets », a expliqué l’avocat, écartant tout soupçon d’achat de votes.

« Ces aides financières ont toujours été déconnectées de quelque élection que ce soit, et accordées sans aucune contrepartie, comme M. Serge Dassault a eu l’occasion de le démontrer lors de sa récente audition », a-t-il ajouté. Pour lui, « une telle présentation orientée et déformée justifie le dépôt immédiat d’une plainte du chef d’atteinte à la présomption d’innocence ». Et de conclure en dénonçant « l’exploitation politique d’une affaire judiciaire, à quelques semaines des élections municipales ».

mercredi 19 février 2014

Le Mexique, hécatombe des journalistes

Le cadavre d'un journaliste mexicain, Gregorio de la Cruz, 42 ans, a été découvert mardi 11 février au sud-est du Mexique dans une fosse clandestine.

Celui-ci, surnommé « Goyo », avait été enlevé six jours plus tôt, sous les yeux de sa famille, par une organisation criminelle. Ses confrères journalistes s'étaient alors largement mobilisés sur les réseaux sociaux et auprès des autorités pour exiger sa libération, mais leurs efforts auront été vains malgré la mobilisation de plus de 1 000 policiers et l'arrestation de cinq suspects... Les autorités ont conclu au différend personnel. « Elles excluent le mobile professionnel pour occulter les problèmes de protection des journalistes et d'impunité des assassins », a critiqué Ricardo Gonzalez, un des responsables au Mexique d'Article 19, une organisation de défense de la liberté de la presse. Le mécanisme de protection des journalistes, mis en place en 2012, reste limité. « Sans l'appui de leur rédaction, des journalistes ne font pas appel à lui par méfiance envers les autorités corrompues », a ajouté M. Gonzalez. Dans ce pays où 87 journalistes ont été assassinés depuis 2000, la menace des groupes armés, protégés par des autorités locales corrompues, persiste. Sous pression, les journalistes ne peuvent correctement se livrer à leur travail d'information sur ces sujets sensibles sans risquer enlèvements et assassinats. Reporters sans frontières (RSF), dans son classement mondial de la liberté de la presse 2014, place le Mexique au 152e rang sur 180 pays.

samedi 15 février 2014

Voir ou revoir - Assises du Journalisme 2013 : le poste à galène

Assises du Journalisme, le 5 novembre 2013 à Metz : Phillipe Viot nous présente une web radio musicale : le Poste à galène. Propos recueillis par Claude Chollet, président de l'Ojim.

Voir ou revoir - Assises du Journalisme 2013 : présentation d'une radio étudiante

Assises du Journalisme, le 5 novembre 2013 à Metz : présentation d'une radio étudiante, Radio Campus Lorraine. Propos recueillis par Claude Chollet, président de l'Ojim.

Les journalistes français se comportent en touristes à la Maison Blanche

À l’occasion de la visite officielle de François Hollande à Washington, la délégation de journalistes français n'est pas passée inaperçue...

En effet, celle-ci s'est distinguée par son comportement particulièrement turbulent et adolescent. On a pu ainsi voir des journalistes aux airs de touristes, prenant des « selfies » (autoportraits réalisés avec un téléphone portable) dans le bureau ovale de la Maison Blanche en présence des deux chefs d'État, et même rappelés à l'ordre par le service de sécurité de la Maison Blanche...
Thomas Wieder, journaliste politique au journal Le Monde chargé de l'Élysée et du gouvernement, s'est illustré sur Twitter en postant, outre le « seflie » dans le bureau ovale, une photo de lui au pupitre de Barack Obama avec ce commentaire sérieux : « Bon les gars je change de job... Porte-parole de la Maison-Blanche, ça ne se refuse pas. »
Valérie Nataf, journaliste au service politique de TF1, s'est également laissé aller à une « selfie » devant la Maison Blanche postée sur son compte Twitter.
Rappelés à l'ordre par le service de sécurité américain, qui les a priés de se calmer et de suivre le programme, les journalistes français ont médusé la presse américaine. Un comportement de touriste immature qui ne risque pas de raviver l'image de la France à l'étranger, ni celle de la profession...
Crédit photo : DR Thomas Wieder via Twitter