vendredi 28 février 2014

Les derniers tweets : Yves Thréard, Candeloro et Montfort dans le viseur du CSA

Un journaliste de RennesTV blessé par la police

Présent, comme beaucoup d’autres journalistes indépendants, à Nantes ce dimanche 23 février pour couvrir les manifestations d’opposition à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, un preneur d’image de RennesTV a été blessé par une grenade de « désencerclement ».

Et pendant que les journalistes de BFMTV se faisait vandaliser leur camionnette par des manifestants sans en toucher mot à la télévision, le journaliste de RennesTV a quant à lui été blessé par la police, qui a jeté dans sa direction une grenade dite de « désencerclement ». « C’est une grenade explosive qui contient 12 à 18 fragments de plastique dur, en plus de sa douille en métal, projetés dans un rayon de 15m autour de l’explosion (des fragments qui sont encore capables de briser une vitre à cette distance) », explique RennesTV sur son site.

Le problème, « c’est que cette “arme de guerre” n’est pas censée être utilisée “offensivement”, mais uniquement dans des situations “d’encerclement” qui nécessitent un acte “défensif” de la part de la police ». Or, selon toute vraisemblance et d’après la vidéo diffusée par le site, cela n’était absolument pas le cas. « Cet épisode témoigne de l’utilisation fréquente des armes anti-émeutes hors du cadre légal, ce qui provoque des blessures graves », estime cette WebTV indépendante.

N’arrangeant pas le cas de la police, le journaliste continue son témoignage : « Il faut savoir que je porte un casque rouge identifié « PRESSE », tout en tenant ma caméra. Il me semble vraiment impossible de dire que la police ne m’a pas vu, car cela faisait plusieurs dizaines de minutes que des journalistes (dont moi-même) étions fixés à cette position. »

Victime de blessures ouvertes aux jambes, et ce malgré le port de deux pantalons, ce dernier a été transporté aux urgences du CHU de Nantes. Constatant la gravité de ses blessures et l’attitude de la police, jugée illégale, RennesTV a décidé de porter plainte contre X en envoyant une lettre recommandée avec accusé de réception au procureur de la république de Rennes, lui conseillant même de confier l’enquête à « des juges d’instruction indépendants ».

Mise en cause, Dassault attaque Libération en justice

Suite à l’article publié mercredi dernier par Libération, qui détaillait une liste saisie par la justice et recensant des bénéficiaires présumés d’achats de voix à Corbeil-Essonnes, Serge Dassault va déposer plainte contre le quotidien.

Dans son édition de mercredi, Libération avait affiché en une la « preuve » de ces faits illégaux. Il affirmait que « les magistrats dispos[aient] d’une preuve décisive » contre le sénateur, déchu de son immunité parlementaire et mis en garde à vue la semaine dernière.

L’avocat de l’industriel, Me Pierre Haïk, a annoncé dans un communiqué l’intention de son client de poursuivre le journal en justice pour « atteinte à la présomption d’innocence ». « La liste en cause ne fait que confirmer le soutien apporté par M. Serge Dassault, sur ses fonds propres, à la réalisation de certains projets personnels et professionnels concrets », a expliqué l’avocat, écartant tout soupçon d’achat de votes.

« Ces aides financières ont toujours été déconnectées de quelque élection que ce soit, et accordées sans aucune contrepartie, comme M. Serge Dassault a eu l’occasion de le démontrer lors de sa récente audition », a-t-il ajouté. Pour lui, « une telle présentation orientée et déformée justifie le dépôt immédiat d’une plainte du chef d’atteinte à la présomption d’innocence ». Et de conclure en dénonçant « l’exploitation politique d’une affaire judiciaire, à quelques semaines des élections municipales ».

mercredi 19 février 2014

Le Mexique, hécatombe des journalistes

Le cadavre d'un journaliste mexicain, Gregorio de la Cruz, 42 ans, a été découvert mardi 11 février au sud-est du Mexique dans une fosse clandestine.

Celui-ci, surnommé « Goyo », avait été enlevé six jours plus tôt, sous les yeux de sa famille, par une organisation criminelle. Ses confrères journalistes s'étaient alors largement mobilisés sur les réseaux sociaux et auprès des autorités pour exiger sa libération, mais leurs efforts auront été vains malgré la mobilisation de plus de 1 000 policiers et l'arrestation de cinq suspects... Les autorités ont conclu au différend personnel. « Elles excluent le mobile professionnel pour occulter les problèmes de protection des journalistes et d'impunité des assassins », a critiqué Ricardo Gonzalez, un des responsables au Mexique d'Article 19, une organisation de défense de la liberté de la presse. Le mécanisme de protection des journalistes, mis en place en 2012, reste limité. « Sans l'appui de leur rédaction, des journalistes ne font pas appel à lui par méfiance envers les autorités corrompues », a ajouté M. Gonzalez. Dans ce pays où 87 journalistes ont été assassinés depuis 2000, la menace des groupes armés, protégés par des autorités locales corrompues, persiste. Sous pression, les journalistes ne peuvent correctement se livrer à leur travail d'information sur ces sujets sensibles sans risquer enlèvements et assassinats. Reporters sans frontières (RSF), dans son classement mondial de la liberté de la presse 2014, place le Mexique au 152e rang sur 180 pays.

samedi 15 février 2014

Voir ou revoir - Assises du Journalisme 2013 : le poste à galène

Assises du Journalisme, le 5 novembre 2013 à Metz : Phillipe Viot nous présente une web radio musicale : le Poste à galène. Propos recueillis par Claude Chollet, président de l'Ojim.

Voir ou revoir - Assises du Journalisme 2013 : présentation d'une radio étudiante

Assises du Journalisme, le 5 novembre 2013 à Metz : présentation d'une radio étudiante, Radio Campus Lorraine. Propos recueillis par Claude Chollet, président de l'Ojim.

Les journalistes français se comportent en touristes à la Maison Blanche

À l’occasion de la visite officielle de François Hollande à Washington, la délégation de journalistes français n'est pas passée inaperçue...

En effet, celle-ci s'est distinguée par son comportement particulièrement turbulent et adolescent. On a pu ainsi voir des journalistes aux airs de touristes, prenant des « selfies » (autoportraits réalisés avec un téléphone portable) dans le bureau ovale de la Maison Blanche en présence des deux chefs d'État, et même rappelés à l'ordre par le service de sécurité de la Maison Blanche...
Thomas Wieder, journaliste politique au journal Le Monde chargé de l'Élysée et du gouvernement, s'est illustré sur Twitter en postant, outre le « seflie » dans le bureau ovale, une photo de lui au pupitre de Barack Obama avec ce commentaire sérieux : « Bon les gars je change de job... Porte-parole de la Maison-Blanche, ça ne se refuse pas. »
Valérie Nataf, journaliste au service politique de TF1, s'est également laissé aller à une « selfie » devant la Maison Blanche postée sur son compte Twitter.
Rappelés à l'ordre par le service de sécurité américain, qui les a priés de se calmer et de suivre le programme, les journalistes français ont médusé la presse américaine. Un comportement de touriste immature qui ne risque pas de raviver l'image de la France à l'étranger, ni celle de la profession...
Crédit photo : DR Thomas Wieder via Twitter

mardi 11 février 2014

Guerre entre les journalistes de Libé et leur actionnaires

La lutte acharnée entre salariés et actionnaires de Libération se poursuit et vient même s’inviter en une du quotidien.

Depuis plusieurs mois, la tension est à son comble. Vivement opposés à la direction, en particulier à Nicolas Demorand, ainsi qu’aux plans d’économie proposés par les actionnaires (et notamment une baisse des salaires), les journalistes ont eu la surprise de découvrir, vendredi 7 février, un courriel de Bruno Ledoux, actionnaire principal (26%), dans lequel celui-ci évoque le « plan secret » des actionnaires pour l’avenir du journal.

Les actionnaires, parmi lesquels Édouard de Rothschild (26%), estiment en effet que Libération « ne doit son salut qu’à l’agrégation de subventions de la puissance publique ». Et de renouveler leur « soutien total » au directoire. Ce n’est pas le cas des salariés, qui avaient voté le 26 novembre dernier « le départ des deux coprésidents du directoire de Libération [Nicolas Demorand et Philippe Nicolas, ndlr] afin de rendre possible la mise en place d’un vrai projet de développement de cette entreprise et d’un plan d’économie légal et crédible ».

Mais ce que les salariés ont surtout appris, c’est la volonté de transformation du journal en « réseau social, créateur de contenus monétisables ». Les actionnaires désirent en faire « un espace culturel et de conférence comportant un plateau télé, un studio radio, une news room digitale, un restaurant, un bar, un incubateur de start-up »… une sorte de « Flore du XXIème siècle ». Agressif, Bruno Ledoux ajoute (à l’attention des actionnaires et du directoire) : « Je veux les rendre ringards tous ces esprits étriqués et tirer un coup d’avance, un coup cash, où tout est dit, y compris le projet sur l’immeuble. [...] Je pense qu’il faut prendre [...] à témoin tous les Français, qui raquent pour ces mecs, pour que tout le monde comprenne bien l’enjeu qui se joue actuellement… D’un côté, la faillite, de l’autre côté, une autre vision… »  Pour lui, ce « projet est la seule solution viable pour Libération. Si les salariés refusent, Libération n’a pas d’avenir ».

Hésitant entre l’hilarité et l’inquiétude, les salariés, qui réclamaient « un vrai plan de développement, qui passe par une restructuration pérenne de l’entreprise, et un projet éditorial ambitieux qui réponde aux attentes de ses lecteurs », se sont servis de la une du quotidien pour défendre leurs arguments. Ainsi ce samedi 8 février pouvait-on lire : « NOUS SOMMES UN JOURNAL, pas un restaurant, pas un réseau social, pas un espace culturel, pas un plateau télé, pas un bar, pas un incubateur de start-up… » Par ailleurs, ils dénoncent « un véritable putsch des actionnaires contre Libération, son histoire, son équipe, ses valeurs ».

Réunis en AG ce dimanche 9 février, les salariés ont estimé « que cette situation est illégale car le plan de développement présenté vendredi n’est pas celui discuté depuis des mois. On va voir quelle réponse apporter et étudier si nous ne sommes pas dans un délit d’entrave. » Et de décider de se servir de leur journal comme d’une « arme ». « Nous voulons nous exprimer, nous faire connaître, répondre à ceux qui nous font un procès en archaïsme. C’est aussi une bataille de communication. Nous pourrions aussi faire une enquête sur Bruno Ledoux (l’actionnaire principal du groupe) pour savoir quelle est sa surface financière… », propose un journaliste.

Outre ces tensions, Libération traverse une grave crise économique. Le journal a perdu plus d’un million d’euros en 2013 et ses ventes ont chuté l’an dernier de 15 %, de loin la plus forte baisse parmi les quotidiens français, pour tomber à 100 000 exemplaires.

Plus d'infos : http://www.ojim.fr/les-journalistes-de-libe-en-guerre-contre-leurs-actionnaires/http://www.ojim.fr/les-journalistes-de-libe-en-guerre-contre-leurs-actionnaires/

Mes derniers tweets : Liberté sur la toile / Christine Boutin et le Gorafi

jeudi 6 février 2014

Ouest-France : une pub pour la Manif pour tous fait polémique

Source : www.ojim.fr

Décidément, il ne fait pas bon d’afficher des encarts publicitaires de la Manif pour tous dans les colonnes des journaux.

Après Pierre Bergé poussant un coup de gueule après une publicité dans Le Monde, c’est au tour des syndicats de Ouest-France de s’indigner suite à la publication d’un appel à la mobilisation pour la Manif pour tous du dimanche 2 février, publié mercredi et vendredi dans les éditions pour la Mayenne et le Calvados. L’encart publicitaire appelait le lecteur à la mobilisation « pour la défense de l'intérêt supérieur de l'enfant et de la famille » ainsi que « contre la PMA et GPA pour tous » et « la théorie du genre à l'école ». « Au fil des ans, ce qui était inconcevable à Ouest-France, comme accepter des publicités émanant de partis politiques ou susceptibles de heurter la conscience de nos lecteurs, est donc devenu possible! », écrivent la CGT, la CFDT et le SNJ dans un communiqué. À l’AFP, Max Fougery, délégué syndical SNJ s’interroge : « Au nom d'une situation économique qui est actuellement alarmante, du moins préoccupante, faut-il franchir certaines limites? Unanimement, nous disons non! » Et de poursuivre en estimant que cela « remet en cause des principes comme par exemple l'engagement de ne pas heurter les convictions des lecteurs ». Dans son côté, dans un communiqué lu à l’AFP, la direction du journal s’est dite « indignée » par ces accusations. « La direction rappelle qu'elle a toujours publié les appels à toutes les manifestations de droite, de gauche ou du centre qui lui ont été envoyés dans la mesure où ceux-ci étaient conformes à nos règles démocratiques, républicaines et aussi à la déontologie du journal », écrit-elle à l’attention des syndicats. Et de conclure : « Quant à la publicité politique, la direction rappelle qu'elle s'est abstenue de publier quelque publicité que ce soit de quelque parti que ce soit tant que la question du financement de ces partis n'était pas clarifiée. »

Télécharger notre infographie du groupe Ouest-France

Crédit photo : operabis via Flickr (cc)

Washington dénonce les « restrictions » de la presse en Chine

Source : www.ojim.fr

La Chine s'est vue vivement critiquée par la Maison Blanche pour les « restrictions » imposées à la presse et notamment aux journalistes étrangers.

Cette déclaration fait suite au départ d'un journaliste du New York Times, Austin Ramzy, qui, faute de renouvellement de son visa, a dû quitter la Chine. Washington a estimé que les mesures chinoises « ne respectaient pas la liberté de la presse, et contrastent fortement avec le traitement des journalistes étrangers (...) par les États-Unis ». Austin Ramzy, 39 ans, devra désormais couvrir l'actualité chinoise depuis Taïwan, où il s'est installé alors qu'il attendait depuis six mois le renouvellement de son visa. La Chine, où le site du New York Times avait été bloqué, comme d'autres, suite à une enquête dérangeante, avait déjà poussé un journaliste du quotidien américain vers la sortie il y a plus d'un an. Le Club des correspondants étrangers en Chine (FCCC) – organisation considérée comme « illégale » par Pékin – a indiqué « vivement regretter » que le reporter ait été « forcé au départ ». Crédit photo : arminH via SXC.hu